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Suivi d'avis défavorable

Comprendre, Anticiper et Résoudre
L'avis défavorable de la commission de sécurité représente une situation critique pour tout exploitant d'Établissement Recevant du Public (ERP). Cette décision administrative, lourde de conséquences, peut compromettre l'ouverture ou la poursuite d'activité de votre établissement. Cet article vous propose une analyse approfondie des raisons conduisant à un avis défavorable, des modalités techniques, juridiques et financières qui en découlent, ainsi que des solutions concrètes pour sortir de cette situation délicate.

Les Raisons Conduisant à un Avis Défavorable

avis défavorable au dossier

La commission de sécurité évalue la conformité de votre établissement aux règles de sécurité contre les risques d'incendie et de panique. Un avis défavorable est émis lorsque l'établissement ne présente pas toutes les garanties de sécurité nécessaires. Plusieurs catégories de manquements peuvent être à l'origine de cette décision.

1. Non-conformités documentaires

Le registre de sécurité constitue la pierre angulaire du contrôle. Son absence ou ses lacunes représentent l'une des causes majeures d'avis défavorable. Ce document doit contenir :

• Les procès-verbaux des précédentes commissions de sécurité

• Les contrats d'entretien des installations techniques

• Les rapports de vérifications techniques réglementaires

• Les attestations de formation du personnel

• Les comptes-rendus des exercices d'évacuation

 

L'absence de documents techniques spécifiques peut également être rédhibitoire :

• Le Rapport de Vérifications Réglementaires Après Travaux (RVRAT)

• L'attestation de solidité à froid du bâtiment

• Le dossier d'identité du Système de Sécurité Incendie (SSI)

• Les procès-verbaux de réception technique des installations

• Les attestations de formation du personnel à la sécurité incendie

 

La non-levée des réserves émises lors des précédentes visites constitue également un motif fréquent d'avis défavorable. La commission vérifie systématiquement si les prescriptions antérieures ont été respectées et mises en œuvre.

2. Défaillances techniques des équipements de sécurité

Les installations techniques de sécurité font l'objet d'une attention particulière lors des visites. Plusieurs défaillances peuvent conduire à un avis défavorable :

a. Système de Sécurité Incendie (SSI)

Le SSI représente le cœur du dispositif de sécurité d'un ERP. Les dysfonctionnements suivants sont particulièrement graves :

•Défaut de fonctionnement de la centrale d'alarme

•Détecteurs automatiques hors service ou en nombre insuffisant

•Déclencheurs manuels inaccessibles ou défectueux

•Diffuseurs sonores inaudibles dans certaines zones

•Asservissements défaillants (portes coupe-feu, désenfumage)

Un exemple concret : dans un hôtel, un SSI dont les détecteurs ne sont pas fonctionnels dans les chambres représente un danger immédiat pour les occupants en cas d'incendie nocturne.

b. Désenfumage

Le système de désenfumage permet l'évacuation des fumées en cas d'incendie, élément crucial pour la survie des occupants :

•Exutoires de fumée bloqués ou hors service

•Commandes de désenfumage inaccessibles ou non fonctionnelles

•Volets et clapets coupe-feu défectueux

•Ventilateurs d'extraction hors service

c. Moyens d'extinction

L'absence ou l'inadéquation des moyens de lutte contre l'incendie constitue un motif récurrent d'avis défavorable :

•Extincteurs absents, périmés ou inaccessibles

•Robinets d'Incendie Armés (RIA) défectueux ou inaccessibles

•Colonnes sèches ou humides non conformes

•Système d'extinction automatique (sprinklers) hors service

d. Issues et dégagements

Les problèmes liés aux issues de secours figurent parmi les non-conformités les plus graves :

•Issues de secours verrouillées ou condamnées

•Dégagements encombrés par du stockage ou du mobilier

•Signalisation des issues insuffisante ou non visible

•Portes coupe-feu maintenues ouvertes ou défectueuses

•Largeur insuffisante des circulations et dégagements

Un cas typique : un restaurant dont la sortie de secours est obstruée par des cartons ou du matériel recevra systématiquement un avis défavorable, cette situation représentant un danger immédiat pour le public.

3. Problèmes organisationnels et humains

La sécurité d'un ERP ne repose pas uniquement sur des installations techniques, mais également sur des aspects humains et organisationnels :

•Absence de formation du personnel à la sécurité incendie

•Non-réalisation des exercices d'évacuation obligatoires

•Absence d'agents SSIAP (Service de Sécurité Incendie et d'Assistance à Personnes) lorsqu'ils sont requis

•Consignes de sécurité absentes ou non mises à jour

•Plans d'évacuation manquants ou obsolètes

1. Modalités techniques

Modalités Techniques, Juridiques et Financières d'un Avis Défavorable

a. Déroulement de la visite et prononciation de l'avis

La commission de sécurité procède généralement en quatre phases lors de sa visite 

• Phase documentaire : examen du registre de sécurité et des documents techniques

• Visite des locaux : inspection physique de l'établissement

• Essais techniques : tests des équipements de sécurité (alarme, désenfumage, etc.)

• Délibération et conclusion : formulation de l'avis

L'avis est prononcé à la majorité des voix des membres de la commission. En cas d'égalité, la voix du président (généralement le maire ou son représentant) est prépondérante. Chaque membre inscrit obligatoirement sa position par la mention "favorable" ou "défavorable" sur le compte-rendu.

b. Types d'avis possibles

La commission peut émettre plusieurs types d'avis :

• Avis favorable : l'établissement peut ouvrir ou poursuivre son exploitation

• Avis favorable avec prescriptions : l'établissement peut fonctionner mais doit réaliser certains travaux ou aménagements dans un délai imparti

• Avis défavorable : l'établissement présente des risques pour la sécurité du public

• Avis différé : la commission ne peut se prononcer en raison de l'absence d'un membre obligatoire ou de documents essentiels

c. Critères techniques d'évaluation

La commission évalue la conformité de l'établissement selon plusieurs référentiels techniques :

• Le Code de la Construction et de l'Habitation 

• L'arrêté du 25 juin 1980 modifié (règlement de sécurité contre les risques d'incendie et de panique)

• Les arrêtés spécifiques selon le type d'établissement (hôtels, restaurants, magasins, etc.)

• Les normes techniques applicables aux équipements de sécurité

2. Modalités juridiques

a. Procédure administrative

Suite à l'avis défavorable, une procédure administrative précise se met en place :

• La commission rédige un procès-verbal détaillant les non-conformités constatées

• Le maire prend connaissance de l'avis et décide des suites à donner

• Un arrêté municipal est rédigé (autorisation sous conditions ou refus d'ouverture)

• L'arrêté est notifié à l'exploitant par voie administrative ou par lettre recommandée

• Une ampliation est transmise au préfet pour contrôle de légalité

b. Pouvoir de décision du maire

Un point juridique essentiel à comprendre : l'avis de la commission n'est pas un avis conforme. Cela signifie que le maire peut théoriquement autoriser l'ouverture d'un établissement malgré un avis défavorable. Cependant, cette situation est exceptionnelle car :

• La responsabilité personnelle du maire serait engagée en cas de sinistre

• Le préfet dispose d'un pouvoir de substitution et peut annuler la décision du maire

• Les assurances pourraient refuser de couvrir l'établissement

c. Sanctions possibles

En cas de non-respect d'un avis défavorable ou des prescriptions de la commission, plusieurs sanctions peuvent s'appliquer :

• Sanctions administratives :

• Fermeture administrative de l'établissement

• Mise en demeure de réaliser les travaux

• Exécution d'office des travaux aux frais de l'exploitant

• Sanctions pénales :

• Amende pouvant atteindre 45 000 € (article L.152-4 du Code de la construction)

• Peine d'emprisonnement jusqu'à 3 ans pour les cas les plus graves

• Interdiction d'exercer l'activité professionnelle

Un exemple concret : un exploitant qui maintient son établissement ouvert malgré un arrêté de fermeture s'expose à des poursuites pénales et, en cas de sinistre, sa responsabilité pénale serait lourdement engagée.

3. Modalités financières

a. Coûts directs de mise en conformité

Les conséquences financières d'un avis défavorable peuvent être considérables :

•Coûts des travaux de mise en conformité : selon la nature et l'ampleur des non-conformités, ces coûts peuvent varier de quelques milliers à plusieurs centaines de milliers d'euros

• Honoraires des bureaux d'études et de contrôle : nécessaires pour établir les diagnostics et certifier la conformité des travaux

• Frais de formation du personnel : notamment pour les formations SSIAP ou les formations à la manipulation des extincteurs

b. Coûts indirects

Au-delà des coûts directs, un avis défavorable entraîne des conséquences financières indirectes :

• Pertes d'exploitation en cas de fermeture temporaire

• Atteinte à l'image de marque de l'établissement

• Augmentation des primes d'assurance suite à la constatation de risques accrus

c. Impact sur les contrats d'assurance

Un aspect souvent négligé concerne les conséquences sur les contrats d'assurance :

• En cas de sinistre dans un établissement exploité malgré un avis défavorable, l'assureur peut invoquer la nullité du contrat

• Les dommages ne seraient alors pas couverts, exposant l'exploitant à des risques financiers considérables

• La responsabilité civile et pénale de l'exploitant serait directement engagée

Solutions pour Sortir d'un Avis Défavorable

Face à un avis défavorable, plusieurs démarches peuvent être entreprises pour régulariser la situation et obtenir une autorisation d'ouverture ou de poursuite d'exploitation.

1. Démarches administratives immédiates

a. Analyse approfondie du procès-verbal

La première étape consiste à analyser minutieusement le procès-verbal de la commission pour :

• Identifier précisément chaque non-conformité relevée

• Comprendre les références réglementaires citées

• Évaluer la gravité de chaque point (certains peuvent être plus critiques que d'autres)

b. Élaboration d'un plan d'action

Sur la base de cette analyse, il convient d'établir un plan d'action détaillé :

• Hiérarchiser les non-conformités selon leur gravité et l'urgence de leur traitement

• Établir un calendrier réaliste de mise en conformité

• Identifier les intervenants nécessaires (bureaux d'études, entreprises spécialisées)

• Estimer le budget nécessaire pour chaque action

c. Communication avec les autorités

Une communication proactive avec les autorités est essentielle :

• Informer le maire des mesures immédiates prises pour sécuriser l'établissement

• Présenter le plan d'action et le calendrier de mise en conformité

• Solliciter, si nécessaire, des délais raisonnables pour la réalisation des travaux les plus importants

• Demander des précisions sur certains points techniques si nécessaire

2. Mise en conformité technique

a. Traitement des non-conformités documentaires

Les non-conformités documentaires sont généralement les plus simples à résoudre :

• Mettre à jour le registre de sécurité

• Faire réaliser les vérifications techniques manquantes

• Organiser les formations du personnel requises

• Obtenir les attestations et certificats nécessaires

b. Réalisation des travaux prioritaires

Pour les non-conformités techniques, une approche par priorité est recommandée :

• Priorité 1 : Traiter immédiatement les non-conformités mettant directement en danger la vie des personnes (issues de secours bloquées, SSI défaillant)

• Priorité 2 : Résoudre les problèmes liés aux moyens d'extinction et au désenfumage

• Priorité 3 : Corriger les autres non-conformités selon le calendrier établi

c. Recours à des professionnels qualifiés

La mise en conformité nécessite souvent l'intervention de professionnels spécialisés :

• Bureau de contrôle agréé pour les vérifications techniques réglementaires

• Coordinateur SSI pour les problématiques liées au système de sécurité incendie

• Entreprises spécialisées en sécurité incendie pour les travaux spécifiques

• Consultant en sécurité ERP pour accompagner l'ensemble de la démarche

Un exemple concret : pour un hôtel ayant reçu un avis défavorable en raison d'un système de désenfumage défaillant, l'intervention coordonnée d'un bureau d'études techniques, d'un installateur spécialisé et d'un bureau de contrôle sera nécessaire pour résoudre le problème et obtenir les attestations requises.

3. Demande de contre-visite

a. Préparation de la contre-visite

Une fois les principales non-conformités traitées, il convient de préparer soigneusement la contre-visite :

• S'assurer que tous les documents sont à jour et classés de manière ordonnée

• Vérifier le bon fonctionnement de tous les équipements de sécurité

• Préparer une présentation claire des actions menées depuis la précédente visite

• Organiser la présence des personnes compétentes lors de la visite (techniciens, responsable sécurité)

b. Sollicitation officielle

La demande de contre-visite doit suivre une procédure précise :

• Adresser un courrier officiel au maire demandant une nouvelle visite de la commission

• Joindre un état récapitulatif des actions menées et des non-conformités corrigées

• Fournir les attestations et rapports des travaux réalisés

• Proposer plusieurs dates possibles pour la contre-visite

c. Déroulement de la contre-visite

La contre-visite se déroule généralement selon les mêmes modalités que la visite initiale :

• Examen des documents mis à jour

• Visite des locaux pour constater les améliorations

• Tests des équipements de sécurité

• Délibération et nouvel avis

4. Recours possibles en cas de blocage

Dans certaines situations complexes, des recours peuvent être envisagés :

a. Médiation administrative

En cas de désaccord technique ou d'interprétation de la réglementation :

• Solliciter une réunion technique avec les services préventionnistes du SDIS

• Demander l'arbitrage de la préfecture sur des points spécifiques

• Faire appel à un expert reconnu pour appuyer une solution technique alternative

Demander une dérogation en cas d'impossibilité technique

b. Recours gracieux et contentieux

En dernier recours, des procédures administratives peuvent être engagées :

• Recours gracieux auprès du maire contre l'arrêté de fermeture

• Recours hiérarchique auprès du préfet

• Recours contentieux devant le tribunal administratif (dans un délai de 2 mois suivant la notification de l'arrêté)

Ces recours doivent rester exceptionnels et être solidement argumentés sur le plan technique et juridique.

Conclusion

L'avis défavorable de la commission de sécurité, bien que représentant une situation critique, n'est pas une fatalité. Une approche méthodique combinant rigueur administrative, expertise technique et communication proactive avec les autorités permet généralement de résoudre les problèmes identifiés et d'obtenir l'autorisation d'exploiter.

La prévention reste néanmoins la meilleure stratégie : un suivi régulier des installations, une maintenance préventive des équipements de sécurité et une veille réglementaire constante permettent d'anticiper les problèmes et d'éviter la situation délicate d'un avis défavorable.

PREVISECU, fort de son expertise d'anciens sapeurs-pompiers ayant siégé en commission de sécurité, vous accompagne dans toutes les étapes de préparation, de gestion et de résolution des problématiques liées aux commissions de sécurité. Notre connaissance approfondie des exigences réglementaires et notre expérience de terrain nous permettent de vous proposer des solutions pragmatiques et efficaces pour garantir la sécurité de votre établissement et sa conformité aux normes en vigueur.

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